Grizzly, "Nous ne voulons pas faire de morale"

À l'occasion de la sortie en DVD du film de Disneynature, Grizzly, meltyDiscovery a eu la chance d'échanger avec le président du label, Jean-François Camilleri. Découvrez le résumé de ce qui a été dit.
Alors que le réalisateur du film, Keith Scholey, a déjà partagé avec meltyDiscovery son point de vue : “L'ours est à la fois l'animal le plus adorable et le plus effrayant.”, c'est au tour de Jean-François Camilleri de nous accorder un peu de son temps pour répondre à nos questions au sujet du film Grizzly et du label Disneynature. Le PDG de la filiale française de Disney, un homme au parcours sans faute, a donc mis en avant les raisons de la création du label, ses attentes et ses objectifs. Mais une chose est principalement ressortie de notre entretien, c'est la volonté de M. Camilleri à transmettre des valeurs à l'aide du septième art. La nature qui nous entoure est belle et les films de Disneynature l'embellissent pour que cette beauté devienne une histoire, l'histoire de la Terre. Mais trêve de bavardages, découvrez un extrait exclusif du film et cette fameuse interview.
Pourquoi avoir créé le label Disneynature ?
Pour y répondre, il faut revenir quelques temps en arrière... Cette idée a toujours été quelque chose qui me tenait à cœur et c'est suite au succès de La marche de l'empereur (2005) puis du Renard et l'Enfant (2007) que nous avons décidé de nous lancer dans des films/documentaires sur la nature. Nous avons toujours pensé que l'univers Disney était parfaitement adapté pour créer cet univers où toute la famille pourrait passer un bon moment devant une belle histoire. Bref, je pensais que la firme Disney était légitime pour faire découvrir de nouvelles choses. De tout ça est né le label Disneynature.
Très bien ! Mais du coup, comment choisissez-vous les sujets de vos films ?
Nous cherchons avant tout des histoires “contemplatives”. J'entends par là que l'histoire doit être forte et les animaux emblématiques pour que le storytelling soit effectif. J'ai en tête l'exemple du film Les ailes pourpres, un film magnifique sur les flamants roses, qui n'a malheureusement pas eu le succès qu'il méritait à cause, je pense, de l'oiseau qui n'était pas assez “emblématique” pour donner envie d'aller en salle. Ainsi, nous choisissons toujours des animaux comme les félins ou les chimpanzés, des espèces qui évoquent plus de choses dans l'inconscient collectif. La force de l'histoire en est directement liée.
Et ce genre de films est-il soumis à des contraintes précises ?
Bien sûr ! Pour Grizzly par exemple, nous avons dû filmer sur deux saisons d'été, de fin avril à fin octobre. Nous avons dû aussi nous adapter aux grizzlis au fil de leurs pérégrinations. Ce n'est pas spécialement évident, mais le résultat en vaut la peine. Pour Chimpanzés, nous avons mis quatre ans à le réaliser…
Êtes-vous satisfait des résultats depuis la création du label ?
Très satisfait ! Aujourd'hui, nous sortons au moins un film par an et d'autres projets sont en cours de production. Nous réalisons des histoires fortes et le public français les apprécie. Mais nous avons la chance, en France, d'avoir une culture du documentaire très forte. On pense bien sûr à Jacques-Yves Cousteau, l'explorateur des océans, qui a inspiré toute une génération et démocratisé ce genre. Nous voudrions néanmoins que ces films marchent mieux ailleurs dans le monde, c'est peut-être notre seule déception.
Pour terminer, pensez-vous que ce genre de films puisse participer à une prise de conscience ?
Je pense oui, ou du moins je l'espère. Mais attention, nous ne voulons pas faire de la morale agressive, nous souhaitons que cette prise de conscience se fasse par l'amour de ce que l'on voit. Concrètement, prenons un chiffre au hasard : si sur 400 000 personnes ayant vu le film Grizzly, deux personnes se disent “c'est ça que je veux faire, je veux protéger cette nature” alors là, on aura gagné…
Une belle fin en soi ! Merci d'avoir partagé votre expérience avec meltyDiscovery.
Merci à vous !